Page:Aloysius Bertrand - Gaspard de la nuit, édition 1920.djvu/76

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vacarme des bouges du voisinage ; et des cris éclatèrent sur mes vitraux comme les dragées d’une sarbacane.

C’étaient des turlupins qui couraient joyeusement vers la place du Marché, d’où le vent chassait des étincelles de paille et une odeur de roussi.

— « Ohé ! Ohé ! Lanturelu ! — Ma révérence à Madame la lune ! — Par ici, la cagoule du diable ! Deux juifs dehors pendant le couvre-feu ! — Assomme ! assomme ! aux juifs le jour, aux truands la nuit !


*


Et les cloches fêlées carillonnaient là-haut dans les tours de Saint-Eustache le gothique : — « Dindon, dindon, dormez donc, dindon ! »