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ANTHOLOGIE FÉMININE

leurs d’un cancer au sein. Les déceptions d’une vie longtemps agitée avaient laissé dans sa douceur un fond d’amertume et mis sur son enjouement comme un voile habituel de mélancolie. Cette femme, qui a composé tant d’idylles, de rondeaux, de chansons, de madrigaux, a su tirer de la même veine des réflexions morales d’une âpre éloquence de désabusement, des épîtres d’un ton sévère et satirique. Voilà en résumé ce que nous apprend la préface de M. de Lescure à une édition de ses œuvres publiées par Jouaust.

Sauf sa gracieuse bergerie allégorique adressée à ses enfants :

Dans ces prés fleuris
Qu’arrose la Seine,


où elle recommande en forme de poétique requête à la protection du dieu Pan (Louis XIV) son troupeau, c’est-à-dire sa famille, on ne connaît guère ses poésies, cependant d’une importance plus sérieuse que la jolie idylle ne le ferait soupçonner.


ÉPITRE CHAGRINE

. . . . . . . . . . . .


Quel espoir vous séduit ? quel gloire vous tente ?
  Quel caprice ? à quoi pensez-vous ?
  Vous voulez devenir savante :
Hélas ! du bel esprit savez-vous les dégoûts ?