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ANTHOLOGIE FÉMININE

rence. Elle était jeune, elle eut le dessus. « Nulle part, a dit Marmontel, la conversation n’était plus vive, plus brillante, mieux réglée. » Elle n’a laissé que des lettres, dont un grand nombre à d’Alembert et à M. de Guibert.

Le malheur a du moins cela de bon qu’il corrige de toutes ces petites passions qui agitent les gens oisifs et corrompus. (Lettre à M. de Guibert.)

Le bonheur n’est pas dans les grandes richesses. Où donc est-il ? Chez quelques érudits bien connus et bien solitaires ; chez de bons artisans bien occupés d’un travail lucratif et peu pénible ; chez de bons fermiers qui ont de nombreuses familles, bien agissants, et qui vivent dans une aisance honnête. Tout le reste de la terre fourmille de sots, de stupides ou de fous. (Idem.)


Mme  GEOFFRIN

(1699-1777)


Mme Geoffrin, née Thérèse Rodet, n’est qu’un Mécène littéraire ; elle aurait pu jouer un rôle plus actif, les quelques lettres et pensées que l’on a d’elle le prouvent. Petite bourgeoise, elle épousa, à quinze ans, M. Geoffrin, caissier dans la manufacture de glaces de Saint-Gobain, qui lui laissa non une grande richesse, mais une fortune suffisante pour qu’avec cet ordre et cette économie,