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ANTHOLOGIE FÉMININE

femme n’est pas inférieure à l’homme. Sa jeune femme l’aidait ; mais bientôt mari et femme se fatiguèrent de travailler, et se livrèrent aux plaisirs chacun de son côté. Nous ne suivrons donc pas Mme de Puysieux dans sa vie intérieure, nous contentant d’indiquer que Diderot, de 1745 à 1750, vint plus d’une fois à l’aide au jeune ménage. Ce fut pendant cette période, en 1749, que Mme de Puysieux publia les Conseils à une amie, qui obtinrent un grand succès, et où l’on crut reconnaître en maints endroits la plume du mordant philosophe. Cet ouvrage n’est pas positivement un livre de morale, ni même un livre moral, comme quelques sentences détachées pourraient le faire croire ; c’est plutôt la science de la vie selon le monde. En 1750 parut un second volume, les Caractères, contre-partie du premier, et qui sont des avis à un père pour diriger les premiers pas de son fils dans le monde. Ils furent accueillis avec la même faveur que le précédent.

Mme de Puysieux ne sut pas être fidèle à Diderot pendant qu’il fut enfermé à la Bastille, et il rompit ses relations avec elle. Ses ouvrages s’en ressentirent. Quoiqu’elle eût protesté énergiquement contre la part qu’on attribuait au maître dans ses écrits, ils ne s’élevèrent plus au-dessus de la médiocrité.

Néanmoins, elle publia encore :

Le Plaisir et la Volupté, conte allégorique