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DEUXIÈME PÉRIODE

France sous le pseudonyme de Mlle Malerais de la Vigne. Néanmoins Voltaire s’y laissa prendre, et Mme d’Antremont, dans sa lettre, que nous donnons plus loin, fait allusion à cette aventure ; mais quand la ruse fut dévoilée, on ne fit plus attention aux vers ni à l’auteur.

Toujours prêt à sacrifier au beau sexe. Voltaire avait adressé la poésie suivante à la prétendue poète, en lui envoyant son Histoire de Charles XII :

Toi dont la voix brillante a volé sur nos rives,
Toi qui tiens dans Paris nos muses attentives,
  Qui sait si bien associer
  Et la science et l’art de plaire,
  Et les talents de Deshoulière
  Et les études de Dacier,
J’ose envoyer aux pieds de ta Muse divine
Quelques faibles écrits, enfants de mon repos,
Charles fut seulement l’objet de mes travaux,
  Henri Quatre fut mon héros,
  Et tu seras mon héroïne.


LETTRE DE Mme D’ANTREMONT À VOLTAIRE
À Aubenas, le 4 février 1768.
Monsieur,

Une femme qui n’est pas Mme Desforges-Maillard, une femme vraiment femme, et femme dans toute la force du terme, vous prie de lire les pièces renfermées sous cette enveloppe. Elle fait des vers parce qu’il faut faire quelque