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ANTHOLOGIE FÉMININE

se lever de bonne heure. Bonsoir, enfant chérie au delà de toute expression.


Mme de Genlis, de retour peu de jours après, fut réintégrée dans toutes les prérogatives de son emploi de gouverneur, mais sans être réconciliée avec la duchesse, qui, de guerre lasse, finit par la tolérer pour le moment, faute de mieux. De Mademoiselle d’Orléans, Mme de Genlis fait d’autre part l’éloge le plus complet :

Je puis dire avec vérité que je n’ai jamais connu un seul défaut à Mademoiselle d’Orléans. Elle avoit naturellement une vive piété et toutes les vertus. Elle faisoit des fautes, mais, je le répète, elle n’avoit pas un seul défaut, c’est-à-dire un mauvais penchant ou une mauvaise qualité dominante. Je n’ai aucun intérêt d’amour-propre à convenir de cette vérité, puisque j’aurois beaucoup plus de mérite à l’avoir élevée, si la nature ne lui avoit pas donné un caractère aussi parfait. Elle avoit de l’esprit, et cet esprit ressembloit beaucoup à celui de son père ; il a particulièrement de la finesse et de l’à-propos, ce qui, réuni à la sagesse, à la raison et à la bonté, forme une personne aussi aimable à rencontrer qu’elle est attachante dans le commerce intime de la vie[1].

Nous ne pouvons énumérer tous les ouvrages de Mme de Genlis, ils sont au nombre de 74 ;

  1. Mémoires, III, p. 163-164.