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ANTHOLOGIE FÉMININE

cinq cents francs et trente mille francs de dettes de son mari, reconnues par elle.

C’est alors qu’elle établit une pension à Saint-Germain ; n’ayant pas d’argent pour faire imprimer des prospectus, elle en écrivit cent à la main. — Au bout d’un an, elle avait soixante élèves. Parmi ses élèves se trouva Hortense de Beauharnais, la mère de Napoléon III. Elle devint l’éducatrice la plus réputée et la plus capable du commencement du siècle. Napoléon, désireux de conserver à la République les exquises façons de l’ancienne cour, et à qui elle répondit ce mot devenu célèbre, un jour qu’il lui demandait ce qui manquait aux hommes pour être bien élevés : « Des mères ! », la nomma directrice de la maison d’Écouen. Après la Restauration, accusée d’avoir trahi le souvenir de Marie-Antoinette, elle fut privée de sa situation et, abreuvée d’amertume, mourut d’un cancer à Mantes, où l’on voit encore son tombeau, avec l’épitaphe suivante :


ci-gît
Jeanne-Louise-Henriette GENÊT
Épouse de Pierre-Dominique Campan
Née à Versailles le 6 Octobre 1762
Decédée à Mantes le 16 Mai 1822
Elle fut utile a la jeunesse et consola
les malheureux


Ses dernières paroles furent, ayant appelé son