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TROISIÈME PÉRIODE

parent, que la moindre agitation la colorait. — Je ne doutais pas qu’Amélie fût la femme que mon père aurait préférée ; mais je me demandais si elle ne m’avait pas paru trop séduisante. Sa timidité me rassura, un sentiment secret me disait que ces yeux n’auraient jamais de colère ; que cette voix ne s’élèverait jamais jusqu’à la plainte......


BARONNE DE KRÜDENER
(Née Julienne Vietinghoff)

(1766-1824)


Quoique la baronne de Krüdener soit née à Riga, nous croyons devoir lui donner une place dans notre Anthologie parce qu’elle écrivit surtout dans notre langue française, qu’elle parlait dès l’âge de quatre ans. Elle habita presque constamment la France depuis son enfance. En 1790, elle épousa le baron de Krüdener, diplomate, dont elle se sépara à l’amiable quelques années après en avoir eu deux enfants. Elle prit rang à Paris parmi les beautés du premier Empire, et alors que la capitale était livrée avec frénésie à toutes les ivresses des plaisirs et des fêtes.

Si elle plaisait surtout par l’aérienne légèreté de sa taille et de sa danse, elle avait aussi dans son caractère cette idéalité des peuples du Nord. La chronique prétend qu’elle ne résista pas toujours