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TROISIÈME PÉRIODE

d’une famille bien connue, fit grand bruit. Peu de livres de femme se sont vendus à un aussi grand nombre d’exemplaires. « Ce livre est un calice de douleurs ! »

Elle a été très critiquée par Armand de Pontmartin et Barbey d’Aurevilly. Ce dernier aurait voulu que le Récit d’une sœur fût l’unique livre de Mme Craven. « La plume qui l’a écrit devrait être brisée, a-t-il dit, comme, dans certains pays, le verre avec lequel on a trinqué avec le roi. Le verre funèbre plein de délices et d’angoisses dans lequel Mme Craven a bu à la mémoire des siens ne devait plus servir à personne. Est-ce que le roi de Thulé, après avoir pleuré dans sa coupe, ne la jeta pas à la mer ? »

Mme Craven a écrit d’autres livres qui tous ont eu de nombreuses éditions : Éliane, Anne Séverin, Fleurange, couronné par l’Académie française, comme le Récit d’une sœur ; le Mot de l’énigme, Adélaïde Capei, la Vie de lady Fullerton.

L’œuvre de Mme Craven consistant surtout en lettres de ses parents ou amis, on trouve peu d’elle à citer. Mais dans ce qu’elle écrit comme dans ce qu’elle choisit pour publier, la note tendre, sentimentale, domine.


PRÉFACE DU RÉCIT D’UNE SŒUR

« Rendez-moi la joie avec la douleur, et je veux bien vivre comme j’ai vécu, aimer comme j’ai aimé. » Voilà à