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TROISIÈME PÉRIODE

Un cri d’espoir en Dieu. Tu veux croire et prier,
Toi, si souvent rieur et fort peu catholique !
Si l’église parfois te voit sous son portique,
C’est un peu comme un diable auprès d’un bénitier.
Mais l’âme d’un poète est, malgré lui, sauvée.
De ta croyance au Ciel, d’où lui viennent ses chants
Sans qu’il le sache en lui la graine s’est levée,
Et, sans qu’il l’ait pourtant semée et cultivée,
La foi lui pousse au cœur comme un bluet aux champs.
Car, pour l’inspirer, Dieu, qui dicte son poème,
À l’étoile, au soleil, prend maint rayon doré.
Une flamme d’amour au séraphin lui-même ;
Et, pour chauffer l’esprit du poète qu’il aima.
De tous ces feux du ciel il est le feu sacré.
Mais notre cher Musset, que partout on proclame.
Connaît Dieu maintenant. La mort vint le chercher ;
Il se brûla bien vite à cette belle flamme
Que l’inspiration allumait dans son âme.
Et de son piédestal il se fit un bûcher.


LOUISE D’ISOLE


Mme Riom, connue sous le pseudonyme ci-dessus, a publié, toute jeune, quatre volumes sous le pseudonyme du comte de Saint-Jean, deux recueils de poésies en 1864 et 1867, un poème sur l’enchanteur Merlin, et un roman politique en 1871, Mobiles et zouaves bretons. Comme préface