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TROISIÈME PÉRIODE

Tu les enfanteras dans les déceptions.
Et, si tu crois presser des mains dans ton délire,
Tu ne feras plier que le bois de ta lyre. »


Mme ANAÏS DEWAILLY


Mme Gustave Mesureur a écrit sous son nom de jeune fille, Anaïs Dewailly, un délicieux petit vol-ume de vers maternels, qui mérite d’être lu par les mères et les enfants, un autre livre de poésies, Rimes roses, et d’autres ouvrages en prose où elle s’occupe toujours des enfants et des mères. Le Petit marin, que nous citons ci-après, peut marcher de pair avec le Petit oreiller, le Petit enfant à l’école, de Mme Desbordes-Valmore, le Petit savoyard, etc. Ses aquarelles sont de véritables Millet en vers :


LE PETIT MARIN

Un moussaillon du port, sur la route pierreuse,
S’en allait, les pieds nus et les cheveux au vent.
Il sanglotait, tout haut, d’une voix douloureuse
Et, triste, j’écoutais sa plainte en le suivant.

Quatre ans à peine et seul, je frémis, oh ! misère !
Peut-être l’avait-on battu, le cher mignon.
Et m’approchant de lui : « Petit, que fais ta mère ?
Pourquoi pleurer ainsi ? tu souffres ? dis ton nom.