Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/321

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aurait-il donc écrit depuis peu ? » — « M. de Cideville ! répond Lasnon avec humeur, et vous ne savez donc pas qu’il arriva ici, hier soir, en poste, gagnant ainsi deux grandes journées sur le Carosse de voiture ? » — « Mais enfin (objectaient-ils), ce procès ne peut être jugé encore ? » — « Le procès ? perdu, vous dis-je ; ou gagné (si vous l’aimez mieux ainsi), gagné donc, et même avec dépens, mais pour ces Messieurs du petit jardin. — Le legs de cet abbé, validé de tous points ! » — « Mais cependant, reprenait-on, les droits des parents… » — « Eh ! les parents, les parents ne sont point des parents ( à ce qu’on a décidé là-bas) ; ces Le Gendre n’étaient rien, à ce qu’il paraît, au feu chanoine de Paris ; M. de Cideville se vante ici de les avoir démasqués. » — « Bon ! reprit un de la bande ; mais, tant qu’il n’y aura point de lettres patentes… » — « Eh ! interrompit Lasnon, les lettres patentes ; c’est bien là vraiment le pis de l’affaire. Sachez donc que M. de Cideville les apporta hier soir de Paris, scellées du grand sceau, en due forme ; et tenez, ils viennent tout présentement de les enregistrer à la Grand’chambre : j’y étais ; vous me voudrez bien croire ! De longtemps on n’avait vu tant d’apprêts : discours de l’avocat-général, en requérant, avec louanges à ne pas finir ; compliment du premier président en prononçant l’arrêt ; et tous, sur cela,