Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas regagner le temps perdu ? Du reste, à peine les vit-on reconnus avec tant d’éclat, qu’aussitôt s’était venu joindre à eux tout ce qui, dans notre ville, était désireux de travailler, de s’instruire et de bien faire. Les rieurs, bientôt, les rieurs, eux aussi, en ayant voulu être, y furent reçus de bonne grâce sous la seule condition d’être sages. Puis, ainsi en nombre, encouragés, unis et forts, anciens, nouveaux, s’étaient mis ensemble à l’ouvrage avec ardeur. Le Cat, en dépit des sinistres prédictions, était demeuré à Rouen, le Parlement ne l’ayant point voulu laisser partir. Le peintre Descamps, regretté à Paris, sollicité par l’Angleterre, mais retenu dans nos murs par Cideville, créa alors parmi nous une école dont on parle encore avec estime. Il écrivait en même temps l’Histoire des célèbres peintres flamands, riche et intéressante galerie, où, lui-même, devait un jour figurer avec honneur.

Les Muses, maintenant, avaient un temple dans notre ville, et leur culte parmi nous ne devait plus cesser jamais. L’Académie, dans ses séances solennelles, décerna des palmes, vivement disputées, enviées au loin. Plusieurs illustres dont le monde savant devait à bon droit s’enorgueillir un jour, virent alors l’Académie de Rouen encourager leurs premiers pas, récompenser leurs premiers efforts. Ici, nos fortunés