Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/112

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c’était cet individu même que le chapitre réclamait pour lever la fierte. Il y eut, à ce sujet, entre eux et cet officier, de longs et vifs pourparlers. Mais enfin Dautuel leur fut délivré, et ils le conduisirent à la Vieille-Tour, où le chapitre, le clergé et le peuple attendaient impatiemment l’issue de ce débat[1].

1358. Un meurtrier ayant levé la fierte, arrêté après la cérémonie, recouvre sa liberté par les soins du chapitre.

En 1358, le nommé Jehan Dismois, de la paroisse de Mesnières, détenu à Rouen pour soupeçon d’omicide fait a la personne de Jehan Dugardin, avait été élu par le chapitre, le jour de l’Ascension, délivré par le bailli, et avait levé la fierte avec les solennités ordinaires. Peu de jours après la fête, les officiers du bailliage d’Eu firent arrêter Jehan Dismois, à raison de ce même meurtre, dont il avait obtenu la rémission. Le chapitre se plaignit au bailli de Rouen (Guillaume Richer), qui se hâta d’écrire au bailli et vicomte d’Eu, que c’estoit violer le prèvïlège et libertés de l’église de Rouen, en vitupère de la dicte église et de monsieur saint Romain, et au préjudice du duc de Normandie et de sa jurisdiction et délivrance. Il les requérait de vouloir mettre au délivre, sans aucun délai ou difficulté, le corps et les biens d’icelui prisonnier, en le laissant joïr franchement des dis privilèges et libertés ; « et vous plaise tant faire, leur disait-il en terminant sa lettre, comme vous vouldriez que nous féîssons

  1. « Codex eburneus ». Déjà cité.