Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jouyssoient de la dicte délivrance comme luy. » Le bailli en référa au roi Henri V, qui se trouvait alors à Rouen, « pour, sur ce, ordonner et faire son plaisir et volonté. » Ce monarque, « soy disant bien informé du dit prévilliége et comment les diz chanoynes en avoient accoustumé jouyr, voulant, en l’onneur et révérence du dit glorieux confesseur monseigneur saint Roumaing, iceulx chanoines estre maintenus et gardéz en leur possession et saisine au droit du dit prévilliége, donna ordre de mettre Guillaume Lesueur en liberté. » Gautier de Beauchamp, déférant à cet ordre, s’empressa de donner congé de court à ce prisonnier, qui avait été retenu plusieurs mois dans les prisons de Rouen[1].

Enquête de 1425. — Lors de la visite des prisons, les députés du chapitre pouvaient-ils exiger qu’on leur remit les clés de l’intérieur ?

Plus tard on chercha chicane au chapitre sur une des formalités importantes suivies, jusqu’alors, dans la pratique du privilège. Le chapitre prétendait que les chanoines envoyés par lui aux prisons, les lundi, mardi, mercredi des Rogations, et jeudi jour de l’Ascension, pour recevoir les déclarations des aspirans à la fierte, devaient, pendant tout le tems que durait cet examen, être enfermés seuls avec les chapelains, et avoir dans leurs mains les diverses clés de l’intérieur de la prison. Les geoliers devaient sortir avec les clés des portes extérieures,

  1. Ce congé de court est à la date du 20 decembre 1420.