Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/164

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ce privilége. D’ailleurs, les prisons de Rouen, qui anciennement avaient été près du château bâti par Philippe-Auguste, ayant été brûlées vers l’époque du siége de cette ville, par Henri V, comme nous l’apprennent les enquêtes de 1425, les prisonniers étaient, depuis ce tems-là, mis dans les prisons de l’Hôtel-de-Ville. De ce changement dans les localités, il avait pu résulter quelque différence dans les formes de la visite des prisons par les chanoines commissaires ; et les officiers du roi en avaient habilement profité.

Deux de ces dépositions nous offrent une circonstance qui nous a paru singulière, et que nous allons signaler à nos lecteurs. En 1424, le lundi des Rogations, le geolier ayant, comme nous l’avons vu, refusé les clés aux députés du chapitre, ceux-ci allèrent chez le président de l’échiquier, se plaindre du refus qu’ils venaient d’essuyer. Ce magistrat fit venir le geolier, et lui demanda « de par qui estoit que il avoit faict ledit reffuz des clefz. » Le geolier répondit que c’était par l’ordre du lieutenant du bailli, de l’avocat et du procureur du roi, et les appela de ce à garants. Le lieutenant-général Poolin, mandé à son tour, donna des explications qui, apparemment, contentèrent le président de l’échiquier ; car il demeura d’accord que les clés ne seraient point données aux députés du chapitre. Cette espèce de