Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/199

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monseigneur de Luxembourg ne tint pas rigueur plus long-tems. Quatre chanoines, maîtres Raoul de Hangest, Denis Gastinel, Jehan d’Esquay et Alain Kirketon, allèrent trouver le bailli, et, en présence de l’évêque de Meaux et de l’abbé de Fécamp, lui notifièrent l’accord qui venait d’intervenir entre l’archevêque de Rouen et son chapitre. Ils lui remirent un acte en forme de cette compagnie, qui abandonnait Denis Le Charretier au prélat, son juge légitime. En conséquence, ce prisonnier fut livré au promoteur de l’officialité, le chapitre se désistant du choix qu’il avait fait de lui pour lever la fierte.

On a déjà vu que les chanoines n’avaient pas entendu, par cette concession, renoncer, pour cette année, à l’exercice de leur privilége. Mais ils craignirent que leur seconde élection ne rencontrât des obstacles. Le bailli, le procureur du roi n’allaient-ils pas prétendre que le chapitre n’avait point dû varier dans son choix ; n’allaient-ils pas s’opposer à la délivrance du second prisonnier qui serait élu pour lever la fierte à la place de Denisot Le Charretier ? « Il en résulteroit, disaient-ils, que, ceste année, l’esglise n’auroit aulcun prisonnier, d’où pourroit sourdre et venir esclandre. » Dans cette conjoncture, ils eurent recours au Roi d’Angleterre et de France, qui était à Rouen. Ce monarque, « pour honneur et révérence de Dieu,