Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/204

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bailli, du vicomte et des deux advocas du Roy, et treuve que vous ne devés parler avec Armignacz ne prisonniers de guerre. Monstréz vostre privilége à justice ; et s’il contient que vous y doyés parler, monseigneur le comte vous fera raison. Et semble que vous veulliés faire commocion en la ville. » « Messeigneurs, répondit un des députés, ne vouldroient faire chose qui fust ou (au) préjudice du Roy nostre sire, ne de sa seigneurie. »

Le comte se prévalant toujours de l’avis des officiers du bailliage, plusieurs chanoines, députés du chapitre, se présentèrent, au nom de leur compagnie, à l’audience de ce tribunal, pour tâcher de ramener les magistrats qui le composaient à des dispositions plus favorables à l’église. Jehan Du Quesnay, docteur en théologie, l’aigle du chapitre, porta la parole en cette circonstance importante. Il allégua le droit canonique, et rappela les nombreux miracles opérés dans la ville de Rouen par le bienheureux saint Romain. On leur répondit que des commissaires avaient été choisis, parmi les officiers du roi, pour traiter cette affaire avec le chapitre. En effet, le même jour, Jehan de Saane, chevalier ; maître Jacques de Kalais, Stafford, et Jehan Sureau, vicomte de l’Eau, vinrent trouver le chapitre. Le comte de Sursbérik, informé, dirent-ils, que messieurs les chanoines voulaient faire, tous les jours, par la ville, une procession