Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/207

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vées promptement. « Gardés que vous dictes, s’écria un des chanoines, se ilz sont chrestiens, que l’en ne les doye confesser ! » Le lieutenant du bailli se repentit d’avoir parlè trop vîte ; force fut toutefois aux députés du chapitre de se retirer sans avoir pu rien obtenir. Le lieutenant du roi, qui aurait voulu effacer le souvenir de ce qu’il avait dit, défendit aux tabellions de délivrer aucun acte de ce qui venait de se passer. Mais trois cents personnes avaient assisté à cette audience ; et le propos imprudent du lieutenant circula aussi-tôt par la ville, ainsi que la réponse du chanoine, à laquelle tout le monde applaudit.

Le lendemain, un sergent royal vint défendre au chapitre, de la part du roi et de son bailli de Rouen, de faire dorénavant des processions par la ville, avec la fierte de saint Romain, sous peine d’une amende de mille marcs d’or. Ce sergent était à peine sorti, que le chapitre enjoignit à tous les prêtres de Notre-Dame de se revêtir de leurs aubes et de leurs surplis, et de s’échelonner depuis le portail de la cathédrale jusqu’à Saint-Herbland, où la procession se rendit ce jour-là, en traversant une foule immense de peuple. Le lendemain, ce fut bien autre chose, la procession se rendit à Sainte-Croix-des-Pelletiers. Sept cent soixante-sept prêtres, venus à Rouen pour le synode, y assistaient en surplis, avec tout le clergé de Notre-Dame. Au