Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/209

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Enfin, le dimanche, dernier jour de mai, le chapitre élut, pour lever la fierte, Guillaume Mesnier, de la paroisse de Saint-Nicolas-du-Bois, meurtrier de Simon Mesnier son parent. Délivré, sans difficulté, aux chapelains de Notre-Dame, ce prisonnier leva la fierte le même jour, avec les solennités accoutumées. Mais, huit jours après, les amis de l’homicidé étant parvenus à faire arrêter Guillaume Mesnier, et à le faire emprisonner dans le château du Neufbourg, le chapitre, qui en fut averti, envoya en toute hâte son messager au Neufbourg, avec des lettres adressées au capitaine du château, pour l’inviter à relâcher ce prisonnier, que le privilège de saint Romain avait rendu inviolable. Le capitaine s’y refusa ; mais le chapitre y avait pourvu. Son messager se rendit immédiatement à Evreux, et alla trouver le bailli Robert Floquet, pour qui il avait aussi des lettres du chapitre. Ce bailli, agissant en cela comme bon juge, « tanquàm bonus judex, » se transporta, sur l’heure, au Neufbourg ; et, non content de faire mettre en liberté Guillaume Mesnier, donna une escorte au messager du chapitre, pour qu’il pût reconduire Mesnier jusqu’à sa demeure, sans avoir à craindre aucune attaque.

Le peu de succès des magistrats séculiers, dans leurs diverses entreprises contre le privilège, ne les empêchait point d’en tenter de nouvelles. Le