Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/216

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Sa Majesté et mieux connaître les intentions du monarque. Messieurs du chapitre témoignèrent au lieutenant Croismare leur vive gratitude envers les officiers du bailliage, pour tout ce qu’il y avait eu d’obligeant, de charitable et de fraternel, dans les avertissemens qu’ils avaient bien voulu donner au chapitre. Ils protestèrent de leur soumission profonde au roi, et de leur éloignement pour tout ce qui pouvait lui déplaire. Mais le privilège de la fierte était un privilège accordé par le Dieu tout-puissant, en considération des mérites de son très-glorieux confesseur saint Romain, à l’église de Rouen, dont naguère ce grand saint avait été l’évêque, et dont il était aujourd’hui le patron. Ce privilège était plutôt divin qu’humain ; sa vertu était connue, non seulement des habitans de cette ville, mais de tous les Français. Les aïeux de Sa Majesté l’avaient reconnu et protégé, comme tous les autres privilèges des églises de France, et en avaient été récompensés par les bénédictions du ciel. Ce privilège, à le bien prendre, était moins le privilège de saint Romain que celui du Dieu tout-puissant et de son église de Rouen. Le roi actuellement régnant avait-il entendu y déroger ? Sa lettre au chapitre ne permettait pas de le croire. Les chanoines de Rouen avaient élu Baudribosc, unanimement, saintement, justement, canoniquement, selon Dieu et leur conscience,