Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/218

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chapitre aimait à le croire) véritable enfant de l’église ; et, en reportant au bailli la réponse qu’il venait d’entendre, ferait tout, auprès des officiers du roi, pour que le privilége de saint Romain ne reçût point d’atteinte, et eût, au contraire, son plein et entier effet. Au reste, ils croyaient devoir le prier d’avertir messieurs du bailliage « qu’il alloit, peut-estre, arriver du scandale en l’esglise, et esmotions entre les peuples, si on ne leur délivroit le prisonnier qui avoit esté esleu. » Cette menace, ou si l’on veut, cette crainte, argument final du chapitre, n’avait que trop de portée. Combien de fois déjà n’avait-on pas vu le peuple de Rouen s’émouvoir, lorsque le choix des chanoines avait éprouvé quelque résistance ! combien de fois on avait vu ces ecclésiastiques adroits et opiniâtres haranguer le peuple, sous couleur de prêcher sur le privilège, adresser ses doléances amères à une multitude ignorante et passionnée, qu’ils disposaient ainsi à ne point souffrir que « l’on attentât au privilége de saint Romain », c’est-à-dire, que l’on contrariât le clergé de Notre-Dame ? Une sédition étant, après tout, le plus grand danger que l’on pût craindre, le bailliage, sur le rapport de ses députés, délivra enfin aux chanoines le prisonnier qu’ils avaient élu. Tous les officiers du siége vinrent, avec les confrères de Saint-Romain et les deux chapelains, amener Baudribosc dans la cathédrale ; et