Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

là, en présence d’une multitude innombrable de peuple, ils rendirent au chapitre ce prisonnier, qui leva la fierte, peu d’instans après, à la Vieille-Tour. On ne voit pas que Louis XI ait jamais réclamé contre cette délivrance d’un homme qui paraissait avoir encouru sa haine redoutable. Mais encore un mot sur cette affaire : les officiers du bailliage avaient dit au chapitre, on l’a pu remarquer, que « les clercs n’estoient capables du privilège de saint Romain. » Le chapitre avait répondu que « ce privilège s’estendoit à toutes sortes de personnes. » Une réponse aussi vague et aussi générale semblait indiquer que, jusqu’alors, la fierte n’avait été donnée à aucun clerc, ou que, du moins, on n’en avait point gardé le souvenir ; car, s’il en était autrement, le chapitre ne devait-il pas s’empresser de citer les noms des clercs qui, précédemment, avaient joui du privilège de saint Romain ? n’était-ce pas la réfutation la plus péremptoire de l’assertion des officiers du bailliage ? Nous ne nous arrêterons pas à établir qu’on ne voit aucune raison plausible qui dût exclure les clercs du bénéfice d’un privilège institué pour rehausser la solennité d’une grande fête religieuse. Nous ferons plus en disant que, dans les registres du chapitre, des xive, xve et xvie siècles, on trouve un assez grand nombre de clercs élus et délivrés pour jouir du privilège. Et si, par cette appellation de clercs, les officiers du bailliage