Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/238

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voir sans quelque chagrin un autre corps, bien inférieur à elle dans la hiérarchie politique, balancer son importance par des actes de grâce et de pardon, et prendre même une sorte d’ascendant sur elle, puisqu’il pouvait soustraire de grands coupables aux justes condamnations qu’elle avait prononcées, qu’elle avait dû prononcer contre eux ?


1500.

Dès l’an 1500, les chanoines de Rouen se plaignirent au roi Louis XII de ce que « puis naguères on s’estoit efforcé de les inquiéter et troubler dans la jouissance de leur privilége. » On voit que l’échiquier n’avait pas perdu de tems. Louis XII, par des lettres-patentes du 5 mars 1501, adressées aux gens de son échiquier, aux bailli et vicomte de Rouen, et à tous ses autres justiciers, leur manda que « s’il leur apparoissoit que les chanoines de Rouen et leurs prédécesseurs eûssent accoustumé de jouir et user du privilége, par tel et si longtemps qui pût attribuer possession valable, ils eûssent à les en laisser jouir pleinement et paisiblement, en ses circonstances et dépendances, ainsi qu’ilz en avoient jouy de tout temps. » Malgré des lettres si expresses, l’échiquier fit arrêter, cette année même, trois des complices d’un sieur De Martainville, qui avait levé la fierte pour crime de rapt. Sur de nouveaux ordres du roi, cette cour n’en voulut relâcher que deux, prétextant que le troisième était retenu pour un autre fait ; et, de