Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/278

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moins faire pour moy, ceste année, que vous féistes l’année passée. » Un mois après, le dauphin écrivait encore aux chanoines de Rouen : « Affin que mieulx vous cognoisséz de quelle affection je désire retirer le sieur De Sainct Remy de l’inconvénient où il est tombé, j’envoye devers vous le présent porteur, pour, de rechef, vous prier bien fort, de ma part, que vous veuillez tant faire pour l’amour de moi, que de faire avoir, ceste année, la fierte au sieur De Sainct Remy, en quoy faisant, povéz estre asseuréz que me feréz bien grant plaisir. » Le jeune duc d’Orléans, joignant ses instances à celles du dauphin son frère, priait le chapitre « d’estre aydant, pour l’amour de luy, au dict sieur De Sainct Remy, de sorte, disait-il, qu’il se puisse sentir du prévillége que vous avéz, le jour Sainct Romain, à la descente de la châsse. » Il semblerait, en lisant ces lettres, que l’on n’eût à reprocher au sieur De Saint-Remy que quelque crime fortuit, fruit presque involontaire d’un de ces mouvemens de colère dont il est difficile, à des militaires surtout, de se rendre toujours entièrement maîtres. Mais nous avons lu sa confession au chapitre, et nous y avons trouvé, de compte fait, quarante-deux crimes, tant vols à main armée, que meurtres, viols, actes de violence, commis presque tous en France, et surtout en Normandie, non loin de Falaise dont il habitait les environs. Sans entrer dans le fastidieux détail de