Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/304

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grand aulmosnier, pour faire donner le privilége de lever la fierte sainct Romain, le prouchain jour de la feste d’Ascension nostre Seigneur, à ung gentilhomme nommé Bièvredent, qui s’est trouvé avec le sieur D’Auzebosc à quelques jeunesses, depuis huit ou dix ans, desquelles il a esté peu curieux se purger. Dont la dicte dame a telle affection, qu’il n’est possible en faire plus instante prière qu’elle me faict par sa lettre, me priant de tant faire vers vous, que nul aultre ne soit esleu au dict privilège. Qui m’a faict vous envoyer la présente, avec ce gentilhomme exprèz, pour vous prier très-affectueusement qu’en cest endroict vous veuillès congnoistre combien la dicte dame peult pour nous et nos affaires communes et particulières, et, à ceste cause, l’en favoriser et gratiffier, comme je m’asseûre vous désiréz et feréz très-voulontiers, et, en ceste confidence, je prye Dieu, etc. »

En recevant cette lettre, les chanoines de Rouen s’estimèrent trop heureux de pouvoir faire quelque chose pour l’illustre bienfaitrice de leur église, pour une femme toute puissante sur l’esprit du roi, et qui, reconnaissante de leur empressement à condescendre à ses désirs, ne manquerait pas de solliciter, et obtiendrait certainement du monarque les lettres-patentes annoncées et si impatiemment attendues. Mais leur joie redoubla, et leur espoir