Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/323

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pouvoit dépescher Delamare et ses complices, il feroit beaucoup pour le baron De Flers. » Saint-Remy y ayant consenti avec empressement, restait à trouver une occasion. Bientôt elle s’offrit d’elle-même. Delamare et les siens devaient passer, un certain jour, au pont de Landes, pour venir à Caen obéit à une assignation qu’ils avaient reçue dans leur procès avec le baron de Flers. Guillaume De la Cour, qui les avait fait assigner, donna cette indication au sieur De Saint-Remy, et chargea en outre Saugrenée, l’un de ses affidés, de lui désigner les victimes, et de l’assister lors du crime. Il leur recommanda « de ne point faillir à exécuter leur entreprinse, les priant bien fort de ne point faillir ceste belle occasion, et jurant qu’il estoit bien marry qu’il n’y pouvoit estre lui-mesme, estant contrainct estre à Caën, à raison de son proceds. » Les armes, la poudre furent fournies par lui à Saugrenée. Au jour et à l’heure indiqués, Saint-Remy, Saugrenée et un allemand soldé par Guillaume De la Cour étaient embusqués au pont de Landes. Delamare, Ourson et Le Harivel étant venus à passer, les trois meurtriers sortirent de leur cachette, les assassinèrent, et, comme cela avait été convenu, se saisirent de leurs papiers qui étaient dans une bougette de cuir. MM. De Pellevé étaient, en apparence, étrangers à ce crime odieux. A en croire Guillaume De la Cour (un peu suspect, on l’avouera),