Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/325

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Compromis dans la procédure criminelle instruite à raison de cet assassinat, auquel il était bien difficile de les croire étrangers, les Pellevé envoyèrent Guillaume De la Cour solliciter la fierte à Rouen, et mirent tout en usage pour assurer une élection à laquelle ils étaient si intéressés. Il ne faut pas s’étonner que le cardinal de Bourbon regardât cette élection comme étant de nature à servir la cause du privilège de saint Romain. Qu’on se rappelle quelle était alors l’illustration et l’importance de la noble maison De Pellevé. Il y avait des Pellevé dans les premiers rangs de la noblesse militaire et du clergé. Le grand crédit dont ils jouissaient, dès lors, leur permettait d’espérer, dans un avenir assez prochain, les premières dignités de l’état. Le privilège de saint Romain, si l’on continuait de l’attaquer, pourrait alors trouver en eux de zélès, de puissaus protecteurs.

Au reste, le faible cardinal de Bourbon n’était pas le seul personnage éminent que les Pellevé fussent parvenus à intéresser en leur faveur. A leur prière, Charles IX écrivit au chapitre de Rouen :

« Chers et bien améz,

» Ayant entendu la coustume qui s’est observée de long-temps, le jour des Rogations, en l’honneur et révérence de la fierte sainct Romain, et ce que aquiert de privilège celuy qui liève et porte la dicte fierte ce jour-là, désirant, pour certaines