Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

terre du Grippon qui estoit à sa convenance, » ? Lorsqu’il apprit que Richard Le Sotynier, complice de Du Grippon, était parvenu à échapper à toutes poursuites, et sollicitait la fierte à Rouen, il fit d’incroyables efforts pour l’empêcher d’être élu. Mais il ne fut point écouté. Au chapitre et au parlement, on fut assez peu touché de ses regrets passionnés pour le sieur De Villarmois, « homme fort craint au pays, et qui exécutoit ses vengeances promptement. » On se souvint peut-être que ce catholique exalté avait assassiné, en 1562, sur la route de Saint-Lô, le sieur Hermésis, religionnaire, qui allait rejoindre Montgommery, son chef[1]. Le Sotynier fut élu et obtint la fierte, pour luy et ses complices.


1578.

Cette élection fut, dans le conseil, en butte à de vives attaques. En 1578, quelques jours avant l’Ascension, le cardinal de Bourbon écrivait, de Gaillon, à son chapitre ; « Aux alarmes qui nous sont faictes, nous avons besoing d’opposer ung faict pitoiable (digne de pitié) et nous fortifier de personnaiges qui nous puissent ayder à conserver nostre privilége » ; et, comme à l’ordinaire, le prélat indiquait au chapitre un de ses protégés. On va voir ce que c’était que ce cas pitoiable ; ce fait tient encore aux passions de l’époque. Un nommé Verdun, réfugié de la Rochelle, errant, fugitif, était

  1. De Thou, livre 30°