Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/377

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gentilhomme pour commettre ce crime. Mais ces scélérats avaient eu deux complices, Jean Lorier, curé de Juvigny, et François Lorier son frère, qui habitaient le château, parce qu’il n’y avait point de presbytère. Ce fut ainsi qu’ils reconnurent l’hospitalité qui leur était accordée par le sieur De Juvigny ; l’un d’eux aida même à enfouir le cadavre dans un jardin ; puis, trois mois plus tard, à l’exhumer pour l’enfouir dans la campagne. David Hébert et Laurent Quentin, arrêtés peu de tems après l’assassinat, furent jugés à Caen, condamnés, rompuz et mys sur la roè. On ne voit pas ce que devenait, pendant ce tems, la veuve du sieur De Juvigny ; mais la complicité des frères Lorier se découvrit par les aveux que firent Hébert et Quentin, lorsqu’avant le supplice, on les appliqua à la question. Le curé de Juvigny fut arrêté, et l’on instruisait son procès lorsque François Lorier son frère, qui s’était soustrait aux poursuites, alla à Rouen en 1579 solliciter la fierte, et, chose étonnante ! l’obtint sans la moindre difficulté. Mais quoique les chanoines, par leur cartel d’élection, eussent désigné François Lorier et ses complices, l’arrêt de délivrance prononcé par le parlement ne fit mention que de François Lorier seul, en sorte que le curé de Juvigny, qui n’était ni plus ni moins coupable que son frère, se voyait à la veille de périr sur l’échafaud. C’eut été un échec pour le privilége ; et, de plus, il s’agissait d’un prêtre. Le chapitre s’empressa