Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/391

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ces scélérats, déjà chargés de crimes, ne faisaient aucune difficulté de s’engager à en commettre de nouveaux, et entraient sans peine dans la conspiration formée contre le roi et contre l’état. » On conçoit maintenant l’indignation du président La Guesle contre un usage, source d’abus si monstrueux ; on conçoit aussi la colère du vieux prélat, en voyant attaquer avec véhémence, la plus belle prérogative de son siège épiscopal, un privilége « dont il faisoit, dit Pasquier, son propre faict envers et contre tous. » En effet, chaque année, comme on l’a vu par ce qui précède, et comme la suite le montrera encore, le chapitre recevait du cardinal de Bourbon, du cardinal de Vendôme, son neveu et son coadjuteur, des ducs de Guise et de Mayenne, les lettres les plus pressantes, presque toujours en faveur des mêmes prétendans à la fierte. Nous avons sous les yeux un nombre considérable de ces missives. Souvent, au bas de ces lettres, minutées par des secrétaires, on voyait quelques mots affectueux et pressans, écrits de la main des prélats ou des princes de la maison de Lorraine. Le cardinal se disait toujours « l’adfectionné confrère et amy de ses chanoines. » Le duc de Guise étoit « leur très affectionné amy à jamays » ; le duc de Mayenne, « leur très affectionné, fidèle à leur obéir. » Outre ces formules caressantes, les princes mettaient, toujours de leur propre main, quelques mots, pour montrer