Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la maxime : « Œil pour œil, et dent pour dent. » A cet égard, la France, la noblesse surtout, en étaient encore à l’Ancien Testament. Cependant, force fut aux Du Breuil de se soustraire aux poursuites des magistrats. A la vérité, le duc de Guise et d’autres grands seigneurs n’auraient pas laissé périr sur l’échafaud ces gentilshommes qu’ils protégeaient ouvertement. Mais il fallut se cacher quelque tems, et laisser passer l’orage. « Aulcuns des complices de l’assassinat de l’abbé d’Orbais décédèrent misérablement.. ; aultres estoient fugitifs çà et là, habandonnants père et mère, leurs biens et leur pays. » Les deux frères Du Breuil, et De Malherbe, leur beau-frère, « n’osoient se monstrer, et Chrestien ne pouvoit prendre party (se marier), combien qu’il en fûst requis en bons lieux, pour la crainte de la rigueur et sévérité de justice. » Dès 1582, ils avaient sollicité la fierte, mais on leur avait préféré le baron de la Roche. Après encore une année de souffrances, ils se présentèrent de nouveau en 1583, et les recommandations ne leur manquèrent pas. Ce fut en leur faveur que le duc de Guise écrivit, de sa propre main, au chapitre de Rouen, ces mots que nous avons déjà rapportés ; « Je vous prye les voulloir gratiffier ; car ilz sont mes serviteurs. » Par cette lettre, le prince « prioit les chanoines de Rouen, bien fort affectueusement, de vouloir bien, pour l’amour de luy, avoir les sieurs Du Breuil pour