Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/416

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déplorable Jacques Pollart se vit contraint de solliciter la fierte, l’année suivante. Ce Pollart était de la compagnie des arquebusiers de Rouen.


1591. La fierte est accordée à un jeune homme de Rouen qui avait tué son père.

Le lundi de Pâques 1591, il assista, avec ses camarades, à la messe qui se célébrait chaque semaine, pour leur confrérie, « en la chapelle Saincte Barbe, au collège de l’hospital du Roy. » Après la messe, le sieur Le Duc, leur capitaine, leur ordonna de se réunir tous, le lendemain matin, « pour accompaigner et assister monsieur nostre maistre Houllé, religieux jacobin, » qui devait aller prêcher à Sainte-Catherine-de-Grandmont. Disons-le, en passant, ce maistre Houllé était bien le plus grand brouillon et le plus forcené ligueur que l’on pût voir dans toute la Normandie, où pourtant il n’en manquait pas. Chassé de Caen, où il avait failli causer une sédition par ses prédications incendiaires, il avait été accueilli avec enthousiasme à Rouen, où la ligue le traitait comme un grand saint et un martyr ; néanmoins il ne plaisait pas à tout le monde, et l’on peut croire que la compagnie des arquebusiers, qui était chargée de le conduire, toutes les fois qu’il allait prêcher aux environs de la ville, n’était guère moins pour lui une escorte de sûreté qu’une garde d’honneur. Quoi qu’il en soit, obéissante aux ordres de son capitaine, et vouée d’ailleurs à la ligue, la compagnie des arquebusiers conduisit, le lendemain, à