de la fierte, après avoir fait plus de trente lieues à cheval, tout d’une haleine, pour en empêcher l’effet. Pendant que les huissiers le conduisaient à la conciergerie, le parlement délivrait au chapitre les sieurs Du Vivier et leurs complices, qui, tous, figurèrent à la procession du jour, « sans chappeau, ayantz chacun ung bourlet sur la teste[1] »
L’année suivante, le privilége fut accordé, non pas à un individu, mais à une commune tout entière, celle de Chandei, dans le bailliage d Alençon. Ce fait se rattachant à l’histoire des Gauthiers, paysans armés qui, pendant deux ans (de 1587 à 1589) troublèrent et ensanglantèrent le Perche et presque toute la Basse-Normandie, il convient d’entrer ici dans quelques détails. Le grave historien De Thou n’a point dédaigné de parler des Gauthiers, dans son Histoire universelle. « C’étaient, dit-il, des troupes de paysans, ainsi nommés de la Chapelle-Gauthier (village du Perche), qui, deux ans auparavant, avaient commencé à prendre les armes pour défendre leur liberté contre les entreprises des troupes qui couraient la province. D’abord, ils n’avaient fait aucune violence ; ensuite, leur nombre s’étant accru, ils en vinrent aux voies de fait, chargèrent quelques partis qui allaient au pillage, et ayant pris un de ces coureurs, en firent une si
- ↑ Registres du chapitre.