Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/479

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commis sur l’assassin de son père. En 1603, vingt ans après, la fierte fut accordée à un jeune gentilhomme qui avait vengé son frère par un meurtre qu’avaient accompagné des circonstances fâcheuses. En 1593, un duel avait eu lieu aux portes de Verneuil, entre le sieur Du Breuil et le sieur De la Morandière, lieutenant du baron de Médavy, commandant pour la ligue à Verneuil. Le nommé La Caillotière, intimement lié avec le sieur De la Morandière, et témoin du combat, avait écarté tous les coups qui auraient pu atteindre son ami. Du Breuil ayant ainsi en tête deux adversaires, au lieu d’un, n’avait pu résister long-tems, et était tombé percé de coups. On sut bientôt comment les choses s’étaient passées. Hector De Barville du Parc, jeune frère de Du Breuil, indigné de la conduite de La Caillotière, le provoqua en duel. Mais le baron de Médavy empêcha le combat. Ce fut alors, et par l’effet du chagrin que lui causait cette défense, qu’Hector De Barville quitta la ligue et s’attacha au service de Henri IV. Quelques mois après, ce jeune homme, âgé de seize ou dix-sept ans, se trouvant au bourg de Moullins, chez la veuve de son frère Du Breuil, La Caillotière vint à passer devant la porte de la maison. La dame Du Breuil se persuada qu’il avait voulu les braver. Si vous ne vous en vengez, ditelle à Hector De Barville, je ne croiray jainaiz que vous ayez aimé vostre frere. Excité par ces paroles,