Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/480

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par les pleurs de sa belle-sœur, Hector, accompagné de Barville-Vauhulin, l’un de ses frères, et suivi de quelques soldats armés, se rendit à cheval, à Courteraye, chez le sieur De Saint-Aignan son cousin, où il sut qu’était La Caillotière. Saint-Aignan, qui devina leurs projets, voulait les empêcher d’avancer ; mais un des soldats de la suite des deux frères lui tira à bout portant un coup de pistolet qui le tua sur la place. La Caillotière, qui était sans armes, subit le même sort, et périt assassiné par cinq ou six hommes armés. Avant d’expirer, il dit à Hector ; « Monsieur De Barville du Parc, qu’avez-vous faict ? Vous avez tué l’un de vos meilleurs amys. » Ce mot inspira au jeune Hector De Barville un regret indicible « tel qu’il eust voulu estre à la place de sa victime. » Mais les soldats de sa suite, peu touchés de ce qu’il y avait d’attendrissant dans ces dernières paroles d’un mourant, donnèrent jusqu’à « cinquante ou soixante coups d’espée » sur le cadavre de ce malheureux. En 1603, Hector De Barville vint à Rouen solliciter la fierte. L’assassinat des sieurs La Caillotière et De Saint-Aignan avait fait beaucoup de bruit. Barville de Vauhulin, frère d’Hector, et quelques autres de ses complices, mis en jugement à raison de ce double meurtre, avaient eu la tête tranchée. La réputation d’Hector était mauvaise ; il avait, dès l’âge de quinze ans, pris part à un autre meurtre. Dans les guerres