Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/483

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au collet, les autres aux cheveux, s’écriant qu’ils interjetaient clameur de haro sur lui ; l’un d’eux le menaça d’un poignard nu. Les membres de la confrérie de saint Romain résistèrent. Le maître en charge de la confrérie réussit à arracher le prisonnier aux mains qui l’avaient saisi, et le fit entrer dans sa maison, où ces furieux n’osèrent le poursuivre. Il y eut alors dans Rouen une grande rumeur. A sept heures du soir, le premier président Groulard vit entrer dans son hôtel les anciens maîtres et tous les confrères de saint Romain ; ils traînaient avec eux ceux qui avaient attenté au privilège, et se plaignaient surtout de Bourrey, commis de la Tournelle, celui de tous qui s’était mêlè le plus avant dans ces scènes tumultueuses. Bourrey, après bien des dénégations, se voyant forcé d’avouer le fait, déclara que, parent du sieur De Launay qui avait interjeté ce haro, il n’avait pu faire autrement que de l’assister, parce que bon sang ne peut mentir quand il est eschauffé. Au moment où le premier président lui adressait une sévère remontrance ainsi qu’à l’huissier Louvel, un député de l’archevêque de Rouen vint, au nom du prélat, se plaindre de ces actes de violence. De son côté, le duc de Montpensier, gouverneur de la province, envoyait dire au premier président qu’averti de ce qui se passait, « il s’estoit voulu lever pour aller, avec main armée, faire exécuter la volonté du roi,