Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/491

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dire que chacun d’eux avait ce caractère sacré qui participe à l’inviolabilité de la majesté royale ? D’ailleurs, le sieur De Montmorency du Hallot n’ayant pas fait enregistrer au parlement sa commission, n’était pas légalement lieutenant de roi. Quant à ce qu’on alléguait contre l’arrêt qui avait admis Péhu à la fierte, que cet arrêt avait été rendu par des magistrats ligueurs, le roi Henri IV ayant, lors de la réduction de Rouen, confirmé et autorisé tout ce qui s’était passé dans cette ville pendant les troubles, l’arrêt rendu en faveur de Péhu « estoit aussi bon et valable que s’il eust esté faict en pleine paix. » Le privilége devait donc profiter à Péhu, qui l’avait obtenu, et toutes procédures criminelles cesser à l’égard de ce gentilhomme.

Denis Bouthillier, qui plaidait pour les dames Du Hallot, témoigna d’abord son étonnement de l’intervention des chanoines, dans une affaire où, jusques alors, leur privilége n’avait pas encore été débattu. L’élection faite, de Péhu, dans des tems de rebellion, en haine de l’autorité royale, au lieu d’être invoquée par les chanoines de Rouen, « auroit dù, dit-il, estre ensevelie au tombeau de l’oubliance, ainsy que les autres actes de leur rebellion. » Mais, puisqu’ils intervenaient et retardaient ainsi, sans aucun intérêt, le cours de la justice et la réparation si légitimement due à une veuve, à une fille dont le mari, dont le père avait été si odieusement