Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/497

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marque, du reste, de ces trophées et de ces triumphes, sinon une feinte représentation de ceste gargouille, que l’on faisoit voir au peuple et que l’on portait en procession solemnelle une fois l’année. » Mais, ce privilége fût-il fondé sur un fait vrai, quel usage en faisaient les chanoines ? « Le rôle de ceux qui avoient levé la fierte prouvoit que, pour le faire valoir et le rendre plus éminent, ils avoient toujours choisy les plus criminelz, les plus scélératz, ceux qui avoient le plus grand nombre de complices, qu’ils absolvoient ensemblement ettiroient des mains de la justice… Ils en avoient faict un sauf-conduit et un passe-port à toutes sortes de crimes, quelque horribles et détestables qu’ils fussent, n’y recevant que des homicides, des parricides, des assassinateurs de guet-à-pens, des femmes qui avoient faict périr leur fruict. Ne devoient-ils pas se souvenir que les lieux de franchise n’avoient esté introduits qu’en faveur de ceux qui auroient failly par imprudence ou inadvertence ? » Du moins devaient-ils apporter à leur privilège ce tempérament, de supplier, tous les ans, le roi d’accorder à celui qu’ils auraient choisi, des lettres d’abolition, sur leur présentation. Il n’y avait que cette modification qui pût faire subsister l’usage de la fierte. Jusque-là, il déclarait, lui avocat du roi, s’opposer à l’entérinement du privilége ; il ferait des remontrances au roi pour qu’il y fût pourvu, et que