Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/508

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estoit tellement annexée à la personne des rois de France, qu’ils ne la pouvoient transporter à quelque personne que ce fût. » Le chapitre répondait : « Zénon ayant professé que le mouvement n’existoit pas ; Protagoras se mit à se pourmener, à grands pas, devant ses écholiers, qui lui demandèrent la cause de ceste viste pourmenade. Il leur répondit : Je confute l’opinion de Zénon, qui nie l’existence du mouvement. Et nous, s’écriait le chapitre, nous disons : Quand Dagobert octroyoit ce privilège à nostre église, il confutoit l’opinion de Bodin ; quand Philippe-Auguste confirmoit ce privilège, il confutoit l’opinion de Bodin ; quand les rois Charles Ve., VIe., et VIIIe. l’ont confirmé, ils confutoient l’opinion de Bodin ; quand Louis XII l’a approuvé, il confutoit l’opinion de Bodin ; quand les rois Henri II et Henri III l’ont confirmé, ils confutoient l’opinion de Bodin ; quand le roi Henri-le-Grand l’a confirmé par deux fois, il a, autant de fois, confuté l’opinion de Bodin. » Enfin Bodin prétendait que l’ordonnance par laquelle Louis XII supprimait les asiles des églises de France, avait implicitement aboli le privilège de la fierte. Le chapitre lui répondait par des lettres-patentes postérieures, émanées du même roi, qui exceptaient le privilège, et s’écriait : « Le canon a battu à froid, et est allé à la picorée. »

Telle est, en somme, la Défense du privilége,