Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/511

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pourtraict de ceste détestable et misérable cruauté exercée sur la personne de son père. Si j’ai parlé contre le privilège, sous prétexte du quel vous empeschiez leurs poursuites et vous efforciez de faire jouir Péhu la Mothe de l’impunité, et de lui acquérir une abolition générale, me deviez-vous accuser d’impiété ? Vous m’imputez d’avoir enflé mes escritures pour en tirer du profit. Demandez à madame Du Hallot ce qu’elle m’a donné pour la défendre, depuis le commencement jusqu’à la fin du procès. Si je l’escrivois, je me cuide asseûrer que les gens de bien de vostre compagnie s’estonneroient de la peine que j’y ay prise, du temps que j’y ay employé et de la rescompense que j’en ay reçeue, rescompense de laquelle je suis aussy content que si elle m’avoit donné dix mille escus. Despuis quarante années, j’ay fait plus de consultations, de plaidoyers et d’escritures gratuitement, et sans en avoir reçeu aucune rescompense, que vostre pénitencier n’a fait de confessions sans en rien prendre. » Ici Denis Bouthillier fait allusion à l’ancien usage qui existait sans doute encore en France parmi les catholiques, de payer une rétribution au prêtre qui les entendait en confession. Dans une charte de 1422, citée par dom Carpentier, on voit une jeune fille, sollicitée par un jeune homme, lui promettre ses faveurs, à condition qu’il lui donnera de l’argent pour avoir des souliers et pour aller à confesse le