Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/535

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le nez, et estoit sans yeux et sans visière, afin que lorsqu’on se serait saisi du sieur De Dromesnil, ce masque servît à lui couvrir le visage et à l’empêcher de reconnaître le lieu où on le conduirait. Peu de jours après, le sieur De la Metz et son frère, traversant un bois, précédés de leurs gens, ceux-ci aperçurent le sieur De Dromesnil, coururent à toute bride sur lui, et, au lieu de se contenter de l’arrêter, comme on le leur avait ordonné, l’un d’eux lui tira un coup de pistolet qui l’étendit mort. Le sieur Jean De la Metz en fut si indigné qu’il poursuivit son domestique, l’épée à la main. Obligés de fuir après ce meurtre, les deux frères De la Metz errèrent, durant trois ans, « par les pays estrangers, comme Hongrie, Poullongne, Italie, Turquie, Angleterre, Escosse et Malthe, où ils portèrent les armes contre les infidèles, ennemis du nom chrestien. » De retour en France, ils vinrent, en 1612, à Rouen, solliciter la fierte, et l’oblinrent. Mais elle ne leur servit guère. Continuellement tourmentés par la famille du sieur De Dromesnil, en 1616 ils se rendirent prisonniers à Blois, afin de jouir du bénéfice de la joyeuse entrée de la reine. Délivrés une seconde fois, en cette circonstance solennelle, ils n’en furent pas moins poursuivis encore par des adversaires implacables, qui parvinrent même à les faire écrouer au Grand-Châtelet. Mais alors, le duc de Bournonville, leur parent, ambassadeur de l’infante