Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/547

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avaient intrigué beaucoup auprès du parlement pour empêcher cette compagnie de délivrer Sillans. Le jour de l’Ascension, ils signifièrent des lettres d’évocation auxquelles on n’eut point d’égard. Dans l’interrogatoire que Sillans prêta sur la sellette, on le questionna sur l’assassinat du sieur De Beaurepaire, crime dont ses parties civiles l’avaient accusé pour aggraver sa position. Il repoussa énergiquement cette accusation, qui, en effet, paraissait dénuée de preuves. Mais, soit que le parlement ajoutât peu de foi à ses réponses, soit qu’il y eût, comme l’avouait le duc de Rohan, son protecteur, quelque autre difficulté dans cette affaire, il fut décidé que Sillans et ses deux complices « ne seroient délivréz que pour la solemnité du jour seulement. Toutefois, afin de ne troubler la feste, il fut convenu que les trois prisonniers ne pourroient être arrestés pendant cette journée par les huissiers ni par autres, pour quelque cas que ce fût. » Après avoir prononcé cet arrêt, le premier président fit avertir le maître de la confrérie de Saint-Romain de donner ordre que les prisonniers ne fussent pas arrêtés, afin qu’il ne fût apporté aucun trouble à la cérémonie, « ains de les faire mettre en liberté, après icelle accomplie. » Le premier président étant retourné à son hôtel après la délibération, y vit arriver presque aussi-tôt deux chanoines députés pour lui dire que le chapitre