Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/548

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se trouvait arrêté par les réserves de la décision que venait de rendre la cour. Le premier président leur en fit connaître les motifs ; ils parurent satisfaits et se retirèrent. Un parent du maître de la confrérie de Saint-Romain survint presque aussitôt. Le bruit courait, dit-il, que les parties civiles du prisonnier voulaient le faire arrêter ; le maître en charge de la confrérie, craignant du tumulte, suppliait le premier président d’ordonner à la Cinquantaine d’assister le prisonnier jusqu’à sa maison où il devait souper, selon l’usage. Le premier président lui dit qu’aux termes de l’arrêt, le prisonnier ne pouvait être arrêté pendant la journée. Toutefois, pour rassurer la confrérie, il autorisa cet envoyé à dire, en son nom, au capitaine de la Cinquantaine, que si quelques personnes voulaient arrêter le prisonnier par les voies de justice, on fît haro sur elles, et qu’on les lui amenât aussi-tôt. Pendant tous ces pourparlers, M. De Sillans était au haut du perron de la Vieille-Tour, où il attendait la procession qui tardait plus que de coutume, le chapitre n’ayant pas voulu qu’elle partît de Notre-Dame avant d’avoir reçu la réponse du premier président. Sillans vit dans le peuple qui stationnait sur la place une fermentation qui l’inquiéta. C’étaient ses ennemis qui, furieux de ce qu’il avait obtenu la fierte, l’épiaient, résolus à ne le point perdre de vue. Un neveu du maître de la confrérie