Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/557

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les chefs de ces deux nobles maisons s’estoïent embrasséz. Restait à juger un dernier procès, qui allait être terminé par deux gentilshommes et deux avocats, arbitres acceptés par les parties. Les sieurs De Beauregard partirent de Paris pour le Bourbonnais, afin d’exécuter la sentence des maréchaux de France. Quelques gentilshommes leurs parens ou amis firent route avec eux. Ils se rendaient ainsi, à cheval et en équipage de chasse, d’une petite ville nommée Sancoins, à Champeroux, où était le château de Balthazar De Guadaigne, sieur de Beauregard, l’un d’eux, lorsqu’ayant passé le bourg de Lurcy-le-Sauvage, appartenant au comte de Charlus, ils entendirent du bruit derrière eux. Bientôt, sur le revers d’un coteau voisin du château de Poligny qu’habitait le comte de Charlus, ils aperçurent douze ou quinze cavaliers ; le comte de Charlus, qui était parmi eux, marcha à leur rencontre et les joignit au gué de Mézamblin. Voyant ce seigneur mettre le pistolet à la main, MM. De Beauregard et leur suite en firent autant. Au même instant, deux des sieurs De Beauregard furent attaqués, l’un par le comte de Charlus, l’autre par un gentilhomme de la suite de ce comte. Un combat à coups de pistolet s’engagea. Dans ce combat, le chevalier de Beauregard fut blessé à une main. Le comte de Lévis-Charlus, chevalier de l’ordre, eut le corps traversé d’une balle ; plusieurs furent blessés, de