Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/568

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l’église qu’il desservait. Lorsque La Flipière ou quelqu’un des siens assistait à l’office, cet ecclésiastique ne faisait aucune bénédiction de pain, afin d’éviter de rendre aux sieurs Du Solier ce qui leur était dû. Les habitans de Chasseneuil et les sieurs Du Solier se plaignirent à l’archevêque de Bourges, et l’official leur promit de leur donner un curé. Le prieur de Maubec, furieux contre les sieurs Du Solier, alla un jour, armé jusqu’aux dents, accompagné d’un de ses religieux et d’un domestique armés d’arquebuses, se mettre en embuscade ; et tous les trois attaquèrent un des frères Du Solier et un gentilhomme qui était avec lui. Comme le sieur Du Solier exhortait ce prieur belliqueux à se souvenir qu’il était ecclésiastique, le prieur répondit qu’il mettoit sa qualité à part, et que cela ne debvoit empescher. Ils se battirent donc, mais sans résultat. Bientôt l’archidiacre de Bourges étant venu visiter l’église de Chasseneuil, déposa le desservant, et le remplaça par un prêtre de la ville de Saint-Marceau, qu’il chargea les sieurs Du Solier de protéger. Mais le sieur De la Flipière et le prieur de Maubec, son frère, n’en continuèrent pas moins de faire faire le service par leur prêtre interdit, et « le conduisoient tous les jours à l’église, avec armes. » Un des frères Du Solier, imbécille, interdit judiciairement, et déchu, par cette raison, de son droit d’aînesse, ayant fort mal à propos insulté ce prêtre, les La Flipière