Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/146

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avidement écoutées : Lierons-nous, Messieurs, à la satisfaction de voir le public qui nous entoure jouir avec nous du moment où un privilège aussi précieux à l’humanité retrouve ses vrais protecteurs. Il nous était réservé de le remettre en honneur, après avoir été méprisé dans un temps que nous ne pouvons trop oublier. Prêtons-nous à la distinction qu’il attire sur un des premiers corps ecclésiastiques de la province, dont les personnes nous sont chères, dont la gloire concourt à celle de la cité, et dont les membres actuels sont aussi dignes que leurs prédécesseurs d’une prérogative unique et distinguée qui fut, sans doute, accordée par les rois à leur mérite et à leurs vertus.

Cette année, la fierte fut levée par François Bertrand, muletier des environs de Brives-la-Gaillarde. Cet homme, ramenant au Puy des porcs qu’il avait achetés à la foire de Brives, rencontra le nommé Chazelet, qui, après l’avoir accablé d’injures, se jeta sur lui avec tant de violence, en lui portant un coup de bâton sur la tête, « qu’il s’enfonça un couteau que Bertrand tenoit à la main, grattant le manche de son fouet », et mourut le lendemain, de sa blessure. Telle était du moins la déclaration de Bertrand, et ici je ne puis me défendre de remarquer que dans un assez grand nombre de confessions que j’ai lues, de prisonniers prétendant à la fierte, il n’est question que