Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/185

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à des corps qui le connaissaient déjà fort bien. Les députés du chapitre se rendaient au parlement « marchant par les rues deux à deux, avec toute décence et modestie. » Lorsqu’ils étaient dans le Palais, un huissier avertissait messieurs de la grand’chambre. Le premier président donnait l’ordre de les introduire. Ils entraient et saluaient le parlement. Alors, un des quatre chanoines parlait en ces termes : « Messieurs, nous sommes députés par les doyen, chanoines et chapitre de l’église métropolitaine et primatiale de Rouen, pour vous supplier d’avoir agréable de leur accorder acte de l’insinuation qu’ils font, en la cour, du privilége de saint Romain, qui est tel que nul prisonnier criminel étant ès-prisons du roy, en cette ville, qui pourra y être amené ou s’y rendre, ne sera transporté de lieu en autre, interrogé, questionné (mis à la question), molesté, jugé ou exécuté, en quelque manière que ce soit ou puisse être, jusqu’à ce que ledit privilége ait sorti son plein et entier effet. »

Au dix-huitième siècle, la formule était telle que nous venons de la rapporter, ou à peu près. Dans les siècles précédens, une formule dans le même sens était précédée d’une harangue « dans laquelle l’orateur s’efforçoit, par quelque beau discours, de monstrer la dextérité de son esprit. » Aussi, à cette époque, le chapitre confiait-il