Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/247

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bureau des valides qui avait de grands besoins ; le 15 novembre suivant, le chapitre arrêta qu’il ne donnerait dorénavant aucune somme pour le festin de l’Ascension, et que les trois cents livres dues par le dernier logé des chanoines « seroient employées à faire faire un desjeûner ou honneste repas, à l’heure accoustumée. » En mai 1752, époque où, comme nous l’avons vu, une sédition avait éclaté à Rouen, où le magasin des blés du roi avait été pillé, et la garde bourgeoise assaillie à coups de pierres, « vu la calamité présente et les besoins des pauvres, il n’y eut point de repas, et la somme qui étoit destinée à cet objet fut distribuée aux pauvres des paroisses dépendantes du chapitre. » Les années suivantes, le repas eut lieu. Ce repas n’était point sans recherche et sans somptuosité ; et s’il eût été possible que la discorde eût pénétré dans la salle du festin, comme naguère chez le trésorier de la Sainte-Chapelle, à l’aspect de la table bien dressée et bien garnie, nul doute qu’elle n’eût, aussi bien qu’alors, admiré un si bel ordre et reconnu l’église. Lorsque tous les convives étaient à table, le chanoine qui était en jour d’officier, et qui, le soir, fort tard peut-être, devait célébrer la grand’messe, était obligé de venir dans la salle du banquet dire le benedicite, puis il se retirait immédiatement, et ne revenait que pour dire les grâces.

À en croire un ancien manuscrit, « les chanoines