Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/285

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Le premier président chargeait alors les députés d’inviter le chapitre à faire une autre élection. Souvent le chapitre s’en tenait à son premier choix, et il l’envoyait annoncer au parlement, qui, alors, n’avait plus qu’à se retirer ; ce jour-là, la fierte n’était point levée, et bientôt commençait au grand-conseil une procédure dont l’issue était rarement défavorable au chapitre. Dans ce cas, on ne sonnait point ; la procession de Notre-Dame faisait seulement le tour de l’archevêché ; elle sortait par le portail des Libraires, allait par les rues de Saint-Romain, des Bonnetiers, de l’Archevêché, et rentrait par le grand portail. Mais quelquefois aussi, les chanoines acquiesçaient à la décision du parlement. En voici deux exemples, à des époques très-rapprochées. En 1747, le chapitre avait élu Robert et Jean Lécoufflé, d’Avranches, condamnés à mort pour avoir tué leur frère. Le parlement, après avoir entendu la lecture du procès et interrogé les deux frères Lécoufflé, les déclara indignes du privilége de la fierte, et ordonna qu’ils seraient réintégrés dans les prisons de la conciergerie. Le chapitre, instruit de cette décision par le chapelain de Saint-Romain, entra de nouveau en délibération, et, renonçant à son premier choix, élut le sieur Gautier Duvignau, gentilhomme du Périgord, accusé d’avoir homicidé Pierre Mathalie. Un second cartel, contenant le nom de ce prisonnier, fut porté au parlement, qui délivra le sieur